Pour célébrer la journée internationale de la francophonie du 20 mars, l’Amicale des étudiant-e-s francophones de l’IHEID vous propose, en collaboration avec The Graduate Press, une série de témoignages d’étudiantes et d’étudiants de l’IHEID.
André-Philippe Ouellet, Canada, Doctorant en droit international
La langue française est au cœur de mon identité, il s’agit d’un élément ayant une grande incidence sur ma façon de voir le monde et de le comprendre. La langue maternelle pour tout locuteur évoque inévitablement tout un lot de souvenirs, surtout liés à l’enfance, il y a donc toujours une composante émotionnelle forte attachée à la langue.
En outre, en tant que Québécois, le français représente aussi un enjeu identitaire très important. De fait, depuis la Conquête de la Nouvelle-France par l’Angleterre en 1759, le gouvernement colonial anglais a tenté de faire disparaître la langue française du continent américain, d’abord en l’interdisant purement et simplement — ce qui n’a pas fait long feu — puis en mettant en place un système d’assimilation malheureusement encore en place aujourd’hui au Canada. Le français est donc une composante inhérente au Québec, mais également un élément de lutte identitaire et culturelle puisque cette langue est menacée en Amérique. Il s’agit donc d’un marqueur fort, en soi, permettant de se définir. En Europe, la situation est bien différente, le français n’étant pas menacé en France, en Belgique ou en Suisse pour ne nommer que ces pays. Néanmoins, l’américanisation du monde s’accentue et l’on s’aperçoit que la pensée anglo-saxonne se heurte presque toujours à la pensée continentale française (au sens large et non en seule relation avec la France) qui véhicule des idées distinctes, ainsi qu’un véritable art de vivre. La langue et la culture sont donc intimement liées, une langue véhiculant forcément une culture.
Le français pour moi, tant en Amérique qu’ailleurs, est donc un vecteur de diversité culturelle et une composante essentielle de celle-ci. Il faut donc préserver cette langue — comme on doit préserver toutes les autres — afin de s’assurer que l’humanité soit plurielle et non pas une, car une perte de diversité linguistique et culturelle amène forcément des écueils. La diversité de la pensée véhiculée par les langues, qu’elles soient latines, germaniques, anglo-saxonnes, africaines, autochtones, asiatiques ou qu’elles aient d’autres origines est essentielle à la poursuite des choses.
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